Exercice 1 : application

Arthur et Saskia sont friands de myrtilles sauvages. Ils en achètent régulièrement, mais bien entendu la quantité qu’ils consomment dépend du prix du marché. On va supposer dans cet exercice que le marché de la myrtille sauvage est un marché concurrentiel

Voici les plans de demande de chacun d’eux:

Prix en Schmilblik Quantité demandée par Arthur (en kg) Quantité demandée par Saskia (en kg)
1 9.5 9.8
2 9.0 9.6
4 8.0 9.2
6 7.0 8.8
8 6.0 8.4
10 5.0 8.0
15 2.5 7.0
18 1.0 6.4
20 0.0 6.0
25 0.0 5.0
30 0.0 4.0
40 0.0 2.0
50 0.0 0.0

Questions :

  1. On décide de représenter graphiquement les deux plans de demande dans un repère. Faut-il mettre les prix en abscisses et les quantités en ordonnées, ou les prix en ordonnées et les quantités en abscisses ?

    Cliquer pour voir la réponse On représente les prix en ordonnées et les quantités en abscisses. C’est une CONVENTION. C’est très important de le retenir, car TOUS les schémas seront présentés dans ce sens, et si tu essaies de mettre les axes dans l’autre sens, tu risques vraiment de t’emmêler les pinceaux plus tard (pour les raisonnements sur les taxes et les subventions par exemple).
    Tu peux chercher ton moyen mnémotechnique. Par exemple, si tu traces un repère et que tu notes les axes de gauche à droite, donc les ordonnées en premier, les abscisses en deuxième, tu écris d’abord « P » puis « Q ». PQ. Ça peut te paraître contre-intuitif, car les agents prennent leurs décision en fonction des prix… !! c’est pour ça qu’on a parfois la tentation d’inverser les axes… mais il FAUT RESPECTER LA CONVENTION du PRIX en ORDONNEES et des QUANTITES en ABSCISSES pour être surs de bien se repérer.

    Pourquoi représente-on le prix en ordonnées et la quantité en abscisses ?
    Ce serait long de l’expliquer et ça sort du programme de lycée, mais c’est à cause d’Alfred Marshall. C’est lui qui a raisonné avec ces représentations graphiques le premier, c’était en 1890. Et vu son air respectable, on continue de les utiliser comme il les a dessinées.
    Retiens juste qu’il faut toujours mettre le prix en ordonnées, et la quantité en abscisses!


  2. Trace les plans de demande d’Arthur et Saskia dans un repère. Pourquoi les demandes de chacun sont-elles décroissantes ?

    Cliquer pour voir la réponse Il suffit de tracer quelques points correspondant aux quantités demandées en fonction des prix et de les relier. On obtient deux droites décroissantes. Moins la myrtille sauvage est chère, plus Arthur et Saskia veulent en consommer.
    En effet, dans le cas général, plus le prix d’un bien est bas, plus les consommateurs sont disposés à en acheter, notamment parce que leur contrainte budgétaire se desserre à mesure que le prix baisse.

    Pour tracer la droite de demande, on prend deux points du plan de demande de chaque personne. En reliant ces points, on trouve la courbe de demande!


  3. Lequel des deux est le plus sensible aux variations de prix de la myrtille ?

    Cliquer pour voir la réponse C’est Arthur le plus sensible au prix : quand le prix de la myrtille augmente, il diminue sa consommation de myrtille plus vite que Saskia
    Si le prix du kilo de myrtille sauvage augmente de 2 schmilblicks, Arthur abandonne volontiers 1 kilo de myrtilles sauvages. Par exemple, si, au lieu de 8 schmilblicks le kilo, la myrtille passe à 10 schmilblicks le kilo, il en consommera 5 kilos plutôt que 6. Il ne va pas non plus se ruiner pour de la myrtille sauvage. Saskia, elle, ne renonce qu’à 400 grammes de myrtille sauvage pour la même variation de prix. Sa demande est plus verticale que celle d’Arthur, elle est moins sensible au prix. Elle adore la myrtille et s’en privera plus difficilement qu’Arthur


  4. Voici une représentation de l’offre totale et de la demande totale sur le marché de la myrtille sauvage. Comment est-on passé d’Arthur et Saskia à la demande totale ?

    Cliquer pour voir la réponse La demande totale additionne l’ensemble des demandes individuelles.
    Si la myrtille sauvage était à 1 schmilblick le kilo, Saskia en achèterait 9,8 kilos et Arthur 9,5 kilos soit 19,3 kilos en tout. Mais d’autres consommateurs existent sur ce marché : Ginette, Marcel, … Il faut additionner aussi leurs demandes de myrtille sauvage lorsque le prix annoncé est de 1 euro le kilo. Puis procéder de même pour d’autres prix. Si la myrtille sauvage se vendait à 10 schmilblicks le kilo, Saskia en achèterait 8 kilos, et Arthur 5, soit 13 kilos pour ces deux consommateurs, auxquels viendraient s’ajouter les kilos demandés par tous les autres consommateurs sur ce marché.


  5. D’après le schéma précédent, quel est le prix d’équilibre sur le marché de la myrtille ? Combien Arthur et Saskia consommeront-ils de myrtille sauvage à ce prix ?

    Cliquer pour voir la réponse Le prix d’équilibre est celui qui égalise l’offre totale et la demande totale.
    Ici, la rencontre de l’offre et de la demande est réalisée pour le prix de 18 schmilblicks. A ce prix, Saskia en consommera 6,4 kilos et Arthur 1 kilo


  6. Saskia raffole tellement de myrtille sauvage qu’elle voudrait organiser une grande soirée sur ce thème pour ses 18 ans, avec cocktails à la myrtille, chips à la myrtille, pièce montée à la myrtille, et pourquoi pas remplacer les confettis par des myrtilles ? Elle aurait besoin pour cela de 10 kilos de myrtilles, mais elle n’est pas prête à payer le prix de marché pour une si grande quantité. Elle décide d’aller négocier un tarif de gros avec le maraîcher de son quartier, grâce à son extraordinaire bagout. A votre avis, va-t-elle y arriver ? De quels paramètres cela dépend-il ?

    Cliquer pour voir la réponse L’énoncé dit que le marché de la myrtille sauvage est concurrentiel. Saskia n’a donc aucune chance. Elle est preneuse de prix, comme tous les agents sur ce marché. Ni elle ni aucun autre acheteur ou vendeur ne peut influer sur le prix. Le maraîcher n’a aucune raison de lui faire une faveur : ses myrtilles seront vendues au prix du marché quoiqu’il arrive. Si Saskia n’en veut pas à ce prix, quelqu’un d’autre les lui achètera. De la même manière, s’il tentait de vendre le kilo de myrtille légèrement plus cher, Saskia irait chez un autre maraîcher trouver ses myrtilles.


  7. Supposons que Saskia échoue dans sa démarche. Le maraîcher ne lui vendra pas ses myrtilles en dessous du prix du marché. Elle ne peut donc pas en avoir autant qu’elle en voudrait pour sa soirée d’anniversaire. En concluez-vous que le marché est rationné, qu’il y a un excès de demande, une pénurie ?

    Cliquer pour voir la réponse Non ! Il y aurait pénurie si Saskia ne trouvait pas autant de myrtilles qu’elle en souhaitait malgré sa volonté de payer le prix du marché. Dans cet exemple, le prix du marché est de 18 schmilblicks.
    Si Saskia faisait le tour de tous les maraîchers du coin en sortant 180 schmilblicks de son portemonnaie, et que ceux-ci lui répondaient invariablement « Mademoiselle, je suis affreusement désolé mais nous n’avons plus de myrtilles », il y aurait pénurie. Dans notre exemple, Saskia est frustrée de ne pas avoir autant de myrtilles qu’elle en souhaiterait, mais ce n’est pas le résultat d’une pénurie. Le marché lui procurera toutes les myrtilles du monde du moment qu’elle accepte de les payer 18 schmilblicks le kilo