| title:“Disparités_d_accès_à_l”eau_potable_en_Afrique_de_l’Ouest” |
| author:“Groupe_12” |
| date:“2025-11-18” |
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Résumé général
Ce projet s’intéresse aux disparités d’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest, une région confrontée à des défis majeurs liés à la disponibilité, la qualité et l’accessibilité de la ressource. À partir de données issues de bases internationales fiables, l’étude vise à comprendre les facteurs qui expliquent les différences observées entre les pays, ainsi qu’entre les milieux urbains et ruraux. Le projet s’appuie sur une problématique centrale touchant aux inégalités d’accès à l’eau potable et formule plusieurs questions de recherche permettant d’examiner les dimensions démographiques, socio-économiques et territoriales associées à ces disparités. L’objectif global est de produire une analyse scientifique permettant d’identifier les principaux déterminants de l’accès à l’eau potable et de proposer des pistes d’action pertinentes pour les décideurs. Le travail comprend la construction d’une base de données adaptée, la sélection de variables pertinentes, la revue de littérature sur les enjeux de l’eau en Afrique de l’Ouest, ainsi que la mise en place d’une démarche méthodologique rigoureuse pour répondre aux questions de recherche formulées. Au terme du projet, des recommandations seront proposées afin de contribuer à l’amélioration durable de l’accès à l’eau potable dans la région. I.
L’accès à l’eau potable reste un défi majeur en Afrique de l’Ouest, où de fortes inégalités persistent entre les pays et entre les milieux urbains et ruraux. Ces disparités s’expliquent par des facteurs socio-économiques, démographiques et environnementaux qui limitent la disponibilité et la qualité du service d’eau pour les populations.
Ce travail vise à analyser ces inégalités à partir de données fiables provenant de plusieurs pays de la région, afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’accès à l’eau potable et de proposer des pistes d’amélioration pour les décideurs.
1.1 Contexte général de l’étude
L’eau potable occupe une place importante dans la vie humaine. Elle
intervient dans tous les aspects fondamentaux du développement qui sont
entre autres la santé publique, l’agriculture, l’éducation, les
activités économiques et la préservation des écosystèmes. L’accès à une
eau de qualité figure d’ailleurs parmi les Objectifs de Développement
Durable (ODD), en particulier l’ODD 6, qui vise à « garantir l’accès de
tous à l’eau potable et à l’assainissement » d’ici 2030. Pourtant,
malgré son importance vitale, l’accès équitable et durable à l’eau
potable demeure un défi majeur pour de nombreuses régions du monde,
notamment en Afrique subsaharienne.
Cependant, en Afrique de l’Ouest, la situation est particulièrement
préoccupante en raison d’un ensemble de contraintes structurelles,
démographiques, climatiques et socio-économiques. La région connaît une
croissance démographique parmi les plus fortes au monde, ce qui accentue
la pression sur les infrastructures hydrauliques déjà insuffisantes.
L’urbanisation rapide, souvent non planifiée, complique davantage la
capacité des États à fournir des services d’eau potable aux populations
urbaines, tandis que les zones rurales restent largement défavorisées. À
cela s’ajoutent les effets du changement climatique qui modifient la
disponibilité des ressources en eau, exacerbent les sécheresses,
réduisent les débits des cours d’eau et perturbent la recharge naturelle
des nappes phréatiques. Le contraste est encore plus marqué entre les
pays sahéliens — tels que le Burkina Faso, le Niger, le Mali ou le Tchad
— et les pays côtiers — comme le Ghana, le Bénin, la Côte d’Ivoire ou le
Sénégal — qui bénéficient généralement d’un climat plus humide et de
ressources hydriques plus abondantes. Toutefois, même au sein des pays
relativement mieux dotés, les disparités internes entre villes et
campagnes persistent. Ce constat justifie pleinement l’étude
scientifique des disparités d’approvisionnement en eau potable dans la
région. Le choix du thème « Eau propre » s’inscrit donc dans une
perspective stratégique : comprendre les déterminants de l’accès à l’eau
potable en Afrique de l’Ouest, identifier les inégalités, et proposer
des pistes d’amélioration adaptées aux réalités socio-économiques et
environnementales de cette région.
1.2 Problématique
Les pays du Sahel, confrontés à la rareté des ressources hydriques, à la variabilité climatique et à des infrastructures limitées, affichent des taux d’accès nettement inférieurs à ceux des pays côtiers disposant de davantage de précipitations et de réseaux hydrauliques plus développés. En parallèle, la pauvreté, la croissance démographique accélérée, l’insuffisance des investissements publics, la mauvaise gouvernance des services d’eau et l’urbanisation non maîtrisée amplifient les difficultés d’approvisionnement. Cette situation soulève plusieurs interrogations majeures : quels sont les déterminants réels des disparités ? ; comment évoluent-elles d’un pays à l’autre ? ; et dans quelle mesure les caractéristiques socio-économiques, environnementales et démographiques expliquent-elles les différences observées ?
1.3 Questions de recherche
À partir de ces constats, la présente étude se structure autour des questions de recherche suivantes : Quels sont les principaux facteurs explicatifs des niveaux d’accès à l’eau potable dans les pays d’Afrique de l’Ouest ? Les pays sahéliens présentent-ils un désavantage structurel significatif par rapport aux pays côtiers en matière d’accès à l’eau potable ? Dans quelle mesure la pauvreté, l’urbanisation, l’Indice de Développement Humain (IDH) et la croissance démographique influencent-ils les disparités observées ? Existe-t-il des profils ou groupes de pays partageant des caractéristiques similaires d’accès à l’eau potable ? Ces questions orientent la démarche analytique, statistique et cartographique de l’étude.
1.4 Hypothèses de recherche
Pour répondre aux questions précédentes, l’étude repose sur trois hypothèses principales : H1 : Les pays sahéliens affichent des niveaux d’accès à l’eau potable significativement plus faibles que les pays côtiers, en raison de leur climat semi-aride et de la rareté des ressources hydriques. H2 : Les variables socio-économiques telles que l’urbanisation, l’IDH et le taux de pauvreté influencent de manière significative l’accès à l’eau potable. H3 : Il est possible de regrouper les pays d’Afrique de l’Ouest en classes homogènes selon des profils d’accès à l’eau potable, révélés par des méthodes d’analyse multivariée (ACP, CAH).
1.5 Objectifs de la recherche
• Objectif général Analyser de manière approfondie les disparités d’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest, en tenant compte des facteurs socio-économiques, démographiques, climatiques et environnementaux qui les influencent.
• Objectifs spécifiques
2.1 Cadre conceptuel
Définitions :
• L’eau potable est une eau propre a la consommation humaine. Elle
doit être incolore, inodore et sans gout désagréable et ne contenir
aucun microorganisme, parasite ou substance chimique pouvant présenter
un danger pour la sante. Elle doit respecter les normes fixer par l’OMS.
• Les sources améliorées sont des infrastructures protégées contre les
contaminations extérieures. Elles comprennent : les forages équipés de
pompe, Les puits protégés, Les robinets raccordés à un réseau, les
sources aménagées, les systèmes de collecte d’eau de pluie. •
Urbanisation en Afrique de l’Ouest :
L’Afrique de l’Ouest connaît une urbanisation rapide. Cette croissance
démographique dans les villes crée une forte pression sur les
infrastructures d’eau. Beaucoup de quartiers périphériques restent mal
desservis, et l’urbanisation non planifiée complique l’accès universel à
l’eau potable. • La pauvreté limite l’accès à l’eau potable. Les ménages
pauvres vivent souvent dans des zones sans infrastructures ou doivent
payer plus cher pour de l’eau de qualité douteuse. Le coût élevé du
branchement aux réseaux et du traitement domestique de l’eau rend
l’accès difficile pour les plus démunis. • Indice de Développement
Humain (IDH) en Afrique de l’Ouest :
L’IDH mesure le niveau de développement d’un pays selon trois critères :
l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le revenu par habitant. En
Afrique de l’Ouest, l’IDH reste faible dans la plupart des pays, ce qui
reflète entre autres un accès insuffisant à l’eau potable, un faible
niveau d’hygiène et des services sociaux limités.
Le lien entre le développement humain et l’accès à l’eau potable
En Afrique de l’Ouest, le lien entre développement humain et accès à l’eau potable est marqué par des défis spécifiques que connaît la région : • Accès inégal à l’eau : Une grande partie de la population rurale n’a pas accès à une source d’eau potable améliorée. Cela affecte leur santé, leur productivité et leur éducation, freine le développement humain et creuse les inégalités. • Maladies hydriques répandues : Le manque d’eau potable favorise des épidémies comme le choléra et la typhoïde, qui affaiblissent les populations, surtout les enfants, impactant directement l’espérance de vie. • Temps et énergie gaspillés : En milieu rural, les femmes et les enfants marchent parfois plusieurs kilomètres pour collecter de l’eau, au détriment de l’école ou d’activités économiques. • Pauvreté aggravée : L’absence d’eau propre contraint les familles à acheter de l’eau ou à dépenser pour des soins de santé. Cela limite leur pouvoir d’achat et affecte leur qualité de vie. • Impact sur l’IDH : Les pays ouest-africains avec un faible accès à l’eau ont généralement un IDH bas, car les trois dimensions (santé, éducation, revenu) sont affectées. 2.2 Études antérieures sur l’accès à l’eau
La question de l’accès à l’eau potable a fait l’objet de nombreux travaux dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD 6). Selon la Banque mondiale (2022), les inégalités dans la distribution de l’eau en Afrique subsaharienne résultent de la combinaison de facteurs structurels : infrastructures limitées, urbanisation désordonnée, pauvreté persistante et changements climatiques.
Des études comme celles de Bartram et Cairn cross (2010) et Hunter et al. (2010) ont montré que l’accès à une eau potable sûre est étroitement lié à la santé publique, réduisant considérablement les maladies hydriques telles que la diarrhée ou le choléra. D’autres auteurs, tels qu’UN-Water (2021), ont mis en évidence le rôle des politiques publiques dans la réduction des disparités régionales, notamment à travers la planification intégrée des ressources en eau (GIRE).
En Afrique de l’Ouest, Soro et al. (2018) ont démontré que la distribution inégale des investissements entre zones rurales et urbaines accentue les écarts d’accès, tandis que Kinda et Sanou (2020) soulignent l’impact du climat sahélien et de la variabilité pluviométrique sur la disponibilité de la ressource. Ces études convergent vers une même conclusion : la question de l’accès à l’eau ne relève pas uniquement de la disponibilité physique de la ressource, mais aussi de facteurs socio-économiques, politiques et institutionnels. On constate que l’accès à l’eau potable révèle de fortes disparités, tant entre les zones urbaines et rurales qu’entre les sous-régions. En milieu urbain, les populations bénéficient généralement de meilleures infrastructures de distribution d’eau (réseaux publics, forages motorisés, bornes-fontaines), tandis qu’en milieu rural, les habitants dépendent souvent de sources non protégées ou de puits traditionnels, ce qui les expose à des risques sanitaires accrus. Cette inégalité est marquée : plus de 80 % des citadins ont accès à un service d’eau de base, contre moins de 60 % en zone rurale selon la Banque mondiale. Par ailleurs, des écarts importants sont observés entre les pays de la région. Les pays côtiers comme la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Sénégal disposent de meilleurs taux de couverture grâce à des investissements plus réguliers, alors que les pays sahéliens comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger rencontrent plus de difficultés, liées à la fois à des contraintes climatiques, économiques et institutionnelles
2.3. Contexte géographique et climatique de l’Afrique de l’Ouest
Figure 1: Pays sahéliens et côtiers en Afrique de l’Ouest
L’Afrique de l’Ouest est géographiquement divisée entre la zone sahélienne au nord et la zone côtière au sud, deux régions aux réalités très contrastées en matière d’accès à l’eau potable. La zone sahélienne (Burkina Faso, Mali, Niger) est soumise à un climat semi-aride marqué par de faibles précipitations (entre 200 et 600 mm/an), une forte évaporation et des sécheresses récurrentes. Ces conditions climatiques réduisent considérablement la disponibilité des ressources en eau de surface, rendant les populations fortement dépendantes des nappes souterraines, souvent difficiles d’accès. L’insuffisance d’infrastructures modernes et la faible densité des réseaux d’adduction aggravent les inégalités d’accès, surtout en milieu rural. À l’inverse, la zone côtière (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo, Guinée, sud du Nigeria, etc.) bénéficie d’un climat plus humide avec des précipitations supérieures à 1 000 mm/an. Cette abondance favorise une meilleure disponibilité en eau, mais l’urbanisation rapide, la pollution des ressources et le manque d’entretien des réseaux d’eau créent d’importantes inégalités d’accès, notamment dans les quartiers informels. De plus, les risques de contamination des nappes et des cours d’eau restent élevés du fait de la mauvaise gestion des déchets et de l’assainissement. Ainsi, la géographie et le climat influencent directement les conditions d’accès à l’eau potable : la rareté et l’éloignement des ressources dans le Sahel imposent des défis d’infrastructure et de résilience, tandis que dans les zones côtières, le défi réside dans la gestion équitable, durable et sûre des ressources disponibles. III. MÉTHODOLOGIE
3.1. Type et démarche de recherche
Approche quantitative à l’échelle multi-pays. Utilisation de méthodes statistiques et spatiales pour l’analyse.
3.2 Outils et logiciels utilisés
• R pour les analyses statistiques :
− FactoMineR et factoextra pour l’Analyse en Composantes Principales (ACP) − ggplot2 pour la visualisation des relations entre variables ; − corrplot pour la matrice de corrélation ; − dendextend pour la classification hiérarchique (dendrogramme).
• Excel pour le prétraitement des données • QGIS pour la cartographie et la spatialisation des résultats • Zotero pour gestion des références bibliographiques • KoboToolBox pour la génération du questionnaire
Ces outils ont permis de représenter les disparités d’accès à l’eau potable et de mettre en évidence les regroupements de pays selon leurs caractéristiques.
3.3. Sélection et description des variables puis cartographie des résultats
Population cible
La population cible de cette étude est constituée des ménages vivant dans les pays d’Afrique de l’Ouest, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Ce choix s’explique par le fait que les ménages représentent l’unité la plus pertinente pour analyser les conditions réelles d’accès à l’eau potable, puisqu’ils sont directement confrontés aux contraintes liées à la disponibilité, à la qualité, au coût et à la continuité du service. Les disparités d’accès s’observent en premier lieu au niveau des familles, qui sont les premiers utilisateurs et les premiers bénéficiaires — ou victimes — des politiques d’approvisionnement en eau. Le choix d’inclure à la fois les zones urbaines et rurales repose également sur l’importance des écarts observés entre ces deux milieux. Les zones urbaines bénéficient souvent d’infrastructures plus développées, tandis que les milieux ruraux restent fortement dépendants de sources non améliorées ou éloignées, ce qui accentue les inégalités internes au sein des pays. L’étude de cette diversité permet de saisir pleinement les dynamiques d’inégalité et de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’accès à l’eau potable. Ainsi, en ciblant les ménages des pays d’Afrique de l’Ouest, l’étude adopte une approche centrée sur les usagers finaux, garantissant une meilleure pertinence des résultats et des recommandations formulées pour améliorer l’accès équitable à l’eau potable dans la région. Les variables quantitatives retenues proviennent de la base de données Our World in Data et du site de la banque mondiale, elles concernent plusieurs dimensions : démographique, économique et hydrique. L’échantillon est constitué des 15 pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce choix repose sur un échantillonnage exhaustif régional, c’est-à-dire que tous les pays de la zone ont été inclus afin d’obtenir une vision globale et représentative des disparités. Cette approche permet de comparer deux grands ensembles :
Les pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Niger) ; Les pays côtiers (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Libéria, Sierra Leone, etc.).
Variables démographiques
Ces variables mesurent les dynamiques de population qui exercent une pression sur les infrastructures et définissent le contexte de l’étude (rural/urbain).
Variables Justification du choix Croissance de la population Cette variable est essentielle pour mesurer la pression démographique sur les infrastructures existantes. Une croissance rapide rend difficile l’extension et la maintenance du réseau d’eau, et est souvent un facteur de régression de l’accès par habitant. Urbanisation Mesure le contexte de la demande et de l’offre. Historiquement, l’accès aux services améliorés est fortement corrélé à la densité urbaine. Cette variable est cruciale pour quantifier la disparité structurelle entre les efforts d’investissement en milieu urbain et en milieu rural. Tableau 1: Variables démographiques
Variables économiques et de développement
Ces variables servent de proxys de la richesse, du bien-être et de la capacité des États à fournir des services publics durables.
Variables Justification du choix Indice de développement humain (HDI) L’HDI est un indicateur synthétique de la santé, de l’éducation et du niveau de vie. Il sert de mesure de la capacité nationale d’investissement et de gouvernance. Il est fortement attendu qu’un HDI élevé soit positivement corrélé à un meilleur accès à l’eau. Taux de pauvreté Le taux de pauvreté est le facteur d’exclusion socio-économique le plus direct. Il explique pourquoi certaines populations résident dans des zones marginales ou ne peuvent pas se permettre les frais liés à l’accès aux sources améliorées, permettant de caractériser le volet social de la disparité. Tableau 2: Variables économiques et de développement
Variables d’Accès à l’Eau
Ces variables sont au cœur de l’étude. Elles mesurent le niveau et la nature de l’accès, ainsi que l’ampleur de l’exclusion.
Variables Justification du choix Population n’utilisant pas de source d’eau améliorée C’est l’indicateur principal de l’exclusion des services d’eau sûrs. Il capture la population dépendante des sources non protégées (puits non améliorés, eaux de surface), et sert à identifier les pays avec les plus grands déficits sanitaires Population utilisant une source d’eau potable de base Mesure le niveau d’accès minimal et acceptable selon les standards internationaux. Cette variable permet de différencier les pays qui ont réussi à garantir l’accès de base de ceux qui sont encore en retrait. Population utilisant une source d’eau améliorée en milieu urbain Elle isole la performance de l’accès dans les zones les plus favorisées. Cette variable est essentielle pour mesurer le niveau d’efficacité des politiques urbaines et servira de point de référence pour mesurer l’écart avec le milieu rural. Population utilisant une source d’eau améliorée en milieu rural Cette variable cible directement le milieu le plus souvent défavorisé et dispersé. Elle est cruciale pour mesurer l’impact des politiques d’inclusion et des efforts visant à réduire la fracture territorialisée de l’accès à l’eau. Tableau 3: Variables d’accès à l’eau potable
Cartographie des résultats
• Indice de Développement Humain (IDH) en Afrique de l’Ouest
L’IDH est un indicateur composite mesurant la santé, l’éducation et le niveau de vie. La carte révèle une forte disparité, avec un gradient Nord-Sud :
Figure 2: Répartition de l’Indice de Développement Humain
Zone à faible IDH (41,5 - 48,5%) : Les pays de la région sahélienne, notamment le Niger, le Mali, le Burkina Faso, et la Sierra Leone, se trouvent dans la catégorie d’IDH la plus faible (en jaune). Ces pays font face à des défis majeurs en matière de développement humain.
Zone à IDH moyen (48,5 - 55,4%) : Une partie des pays côtiers et certains pays intérieurs comme le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Benin et la Gambie se situent dans la catégorie moyenne (en bleu clair).
Zone à IDH relativement élevé (55,4 - 62,4%) : Le Nigeria, le Togo, la Mauritanie, la Cote d’ivoire et le Ghana semblent avoir le niveau d’IDH le plus élevé (en vert), ce qui pourrait être lié à des économies plus diversifiées et une urbanisation plus poussée.
• Taux de croissance démographique en Afrique de l’Ouest
La croissance démographique est un facteur clé du développement et de la pression sur les ressources.
Figure 3: Répartition de la croissance de la population
Croissance Élevée (2,5 - 3%) : La grande majorité des pays de la région, y compris la quasi-totalité de la zone sahélienne (Mali, Niger sauf le Burkina) et la plupart des pays côtiers (à l’exception notable du Nigeria, du Togo, du Libéria, de la Siéra Leone, de la guinée Bissau, de la Gambie, du Ghana et du Sénégal), affichent les taux de croissance démographique les plus élevés (en rouge). Un taux de 2,5 % à 3 % est très élevé. Cela exerce une forte pression sur l’emploi, les infrastructures.
Croissance Modérée (2 - 2,5%) : le Nigeria, le Togo, le Libéria, la Siéra Leone, la guinée Bissau, la Gambie, le Ghana, le Burkina Faso et le Sénégal, se situent dans la catégorie de croissance légèrement inférieure (en vert).
• Populations sans Source d’Eau Améliorée
Figure 4: Répartition des populations sans source d’eau améliorée
Cette carte met en lumière les lacunes dans l’accès à l’eau potable. - Fort manque d’accès (23,3 - 32%) : La situation la plus critique (en bleu) se trouve au Niger, au Bénin, en Sierra Leone et également en Guinée Bissau. Cela indique qu’une part très importante de la population n’a pas accès à une source d’eau considérée comme améliorée.
Manque modéré (14,7 - 23,3%) : Des pays côtiers comme la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Libéria, le Togo, le Nigéria et également le Burkina Faso se situent dans cette catégorie (en vert).
Meilleur Accès (6 - 14,7%) : Les pays côtiers comme la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, le Ghana et le Mali semblent avoir le meilleur accès à des sources d’eau améliorées, avec moins de 15% de la population non couverte (en orange).
• Populations utilisant une Source d’Eau Potable de Base
Figure 5: Répartition des populations utilisant une source d’eau potable de base Cette carte est le complément de la précédente, montrant le succès des efforts d’accès. - Taux Moyen (62 - 75%) : La Guinée, la Sierra Leone, le Libéria, la Cote d’Ivoire, le Bénin et le Togo sont dans la moyenne (en vert clair ).
Faible Taux (49 - 62%) : Le Burkina Faso, le Niger et la Guinée-Bissau ont les pourcentages les plus faibles de population utilisant une source de base (en orange).
Taux Élevé (75 - 88%) : Les pays du Golfe de Guinée, notamment le Ghana et le Nigeria, ainsi que la Gambie, le Sénégal la Mauritanie et le Mali montrent les taux les plus élevés (en rose), ce qui signifie que la majorité de leur population a accès à une source d’eau potable de base.
• Populations utilisant une Source d’Eau Améliorée en Zones Urbaines
Figure 6: Répartition des populations utilisant une source d’eau améliorée en milieu urbain
Elle se concentre uniquement sur le milieu urbain. - Faible Taux (58 - 72%) : Seule la Mauritanie présente le taux le plus faible pour les zones urbaines (en vert rouge).
Taux élevé (85 - 99%) : La plupart des autres pays sauf la Mauritanie, la Sierra Leone, le Bénin et le Nigéria sont dans cette tranche. L’accès à l’eau potable en milieu urbain est généralement meilleur qu’en milieu rural en Afrique subsaharienne.
Taux moyen (72-85%) : Les pays côtiers comme la Sierra Leone, le Bénin et le Nigéria affichent des pourcentages moyens d’accès à l’eau améliorée en milieu urbain (en vert).
• Taux de Pauvreté en Afrique de l’Ouest Cette carte reflète les défis économiques et sociaux.
Figure 7: Répartition de la pauvreté
Forte Pauvreté (44 - 61%) : Seul le Niger affiche le taux de pauvreté le plus élevé (en jaune).
Pauvreté Modérée (27 - 44%) : Le Nigéria, le Ghana, le Togo, le Burkina, le Mali, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau se situent dans la catégorie intermédiaire (en bleu).
Pauvreté Relativement Faible (10 - 27%) : Le Sénégal, la Cote d’Ivoire, la Gambie, la Guinée et le bénin apparaissent dans la catégorie de pauvreté la plus faible.
• Populations utilisant une Source d’Eau Améliorée en Zones rurales
Figure 8: Répartition des populations utilisant une source d’eau améliorée en milieu rural
Elle se concentre uniquement sur le milieu rural. - Faible Taux (44 - 57%) : Le Nigeria, le Niger, le Togo, la Sierra Léone et la Mauritanie présentent les taux le plus faible pour les zones rurales.
Taux moyen (57 - 71%) : Le Mali, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Libéria, le Sénégal et la Guinée Bissau sont dans cette tranche
Fort taux (71-84%) : Le Burkina, le Ghana, le Bénin et la Gambie possèdent les plus forts taux.
• Taux d’Urbanisation en Afrique de l’Ouest
L’urbanisation est un moteur de transformation sociétale.
Figure 9: Répartition de l’urbanisation
Urbanisation Faible (17 - 32%) : Les pays sahéliens enclavés (Niger et Burkina Faso) ont les taux d’urbanisation les plus bas (en vert).
Urbanisation Moyenne (32 - 48%) : Des pays comme le Mali, le Togo, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone se situent dans cette catégorie (en violet).
Urbanisation Élevée (48 - 63%) : Les autres pays se distinguent par un taux d’urbanisation supérieur à la moyenne régionale. Cela ne signifie pas nécessairement un meilleur développement, mais une concentration de la population dans les centres urbains.
En résumé, il existe un contraste marqué entre les pays sahéliens (Nord), qui affichent généralement des indicateurs socio-économiques plus faibles (faible IDH, faible accès à l’eau potable, forte pauvreté, forte croissance démographique), et les pays côtiers (Sud), en particulier le long du Golfe de Guinée, qui tendent à présenter des indicateurs plus favorables
Données
Pays Pop_Growth Human_Dev_Indx Pop_not_improv_source Pop_basic_source Pop_improv_rural Pop_improv_urban Poverty Urbanization Burkina_Faso 2.3 45.7 21.3 49.3 75.8 97.5 42.1 31.2 Mali 3 41.7 12.4 82.9 64.1 96.5 36.1 44.7 Niger 3.3 41.5 32.1 48.5 48.6 100 60.5 16.8 Benin 2.5 51.1 24.8 67.3 72.1 85.2 27.2 49 Cote_dIvoire 2.5 56.8 19 72.8 68.8 93.1 20.9 52.2 Togo 2.3 56.6 23.4 70.5 44.2 91.4 34.7 43.4 Sierra_Leone 2.2 46.3 27.8 64.8 47.8 84.9 41.5 43.4 Ghana 1.9 62.4 6.1 87.9 84 92.6 39 58 Nigeria 2.1 55.7 16.7 78.8 57.3 80.8 34.2 52.7 Senegal 2.4 52.6 11.5 85.7 67.3 92.9 17.9 48.6 Mauritanie 2.9 55.9 13.8 77 57.1 58.4 10.2 56.1 Guinee_Bissau 2.2 50.9 23.5 61.8 60.3 98.8 39.9 44.6 Gambie 2.3 51.9 8.6 85.4 84.4 94.2 22 63.2 Liberia 2.2 50.7 14.9 75.4 62.6 88.6 33.6 52.6 Guinee 2.5 49.6 16.9 70.9 67.4 92.7 11.7 37.3 Tableau 4: Données générales d’études
3.4. Outils de collecte de données (théoriques)
Dans le cadre de ce projet, plusieurs outils ont été mobilisés afin de collecter des données fiables et pertinentes :
Lien pour le questionnaire : https://ee.kobotoolbox.org/i/et2XtZ76, Identifiant de connexion : lailatou7071 Mot de passe : Bouchir@1234
3.5. Gestion des données manquantes
Lors de la collecte et de l’analyse des données, il arrive fréquemment de rencontrer des valeurs manquantes. Ces absences peuvent résulter d’un refus de réponse, d’une erreur de saisie, ou d’un oubli de l’enquêteur. Il est donc essentiel de les identifier et de les traiter correctement afin de garantir la fiabilité des résultats. On a plusieurs méthodes pour la gestion des données manquantes dont : • La méthode d’identification :
L’identification des données manquantes consiste à repérer les valeurs absentes ou anormales dans les données. Cela peut se faire manuellement (en parcourant visuellement les tableaux), ou automatiquement à l’aide de logiciels comme Excel, qui permettent de détecter les cellules vides ou non valides. On peut aussi calculer le pourcentage de données manquantes pour chaque variable afin de décider comment les traiter.
• La méthode de traitement (Imputation par la moyenne) :
L’imputation par la moyenne consiste à remplacer une valeur manquante par la moyenne des réponses valides de cette même variable.
L’Analyse en Composantes Principales (ACP) est une méthode statistique utilisée pour réduire la dimension d’un ensemble de données tout en conservant l’essentiel de l’information. Elle permet de transformer un grand nombre de variables corrélées en un nombre plus réduit de nouvelles variables appelées composantes principales, qui résument au mieux la variabilité des données initiales. Grâce à l’ACP, il devient plus facile de visualiser, interpréter et comparer les observations.
4.1. Coordonnées,contribution et qualité de représentation
Tableau 5: Coordonnées des variables
Tableau 6: Contribution des variables
Tableau 7: Qualité de représentation des variables
4.2. Cercle de corrélation (ACP)
Le cercle de corrélation permet d’analyser la contribution et les relations entre les variables retenues dans l’Analyse en Composantes Principales (ACP). Les deux premiers axes cumulent 70,8 % de la variance totale (Dim.1 = 52,7 % ; Dim.2 = 18,1 %), ce qui signifie que la majorité de l’information contenue dans les variables est bien représentée dans ce plan factoriel.
Figure 10: Cercle de corrélations
Interprétation de l’axe 1 : un gradient de développement et d’accès à l’eau potable
L’axe 1 oppose clairement deux groupes de variables.
D’un côté, les variables positivement corrélées à Dim.1 :
• Pop_basic_source : proportion de la population ayant accès à au moins une source basique d’eau potable ; • Pop_improv_rural : accès à une source améliorée en zone rurale ; • Urbanization : taux d’urbanisation ; • Human_Dev_Indx : indice de développement humain.
Ces variables traduisent des conditions favorables en termes d’accès aux services d’eau et un meilleur niveau socio-économique. Elles orientent l’axe vers les pays relativement plus développés ou disposant d’infrastructures hydrauliques plus performantes. À l’opposé, les variables négativement corrélées à Dim.1 : • Pop_not_improv_source : proportion de la population utilisant une source d’eau non améliorée ; • Pop_Growth:croissance démographique. Ces variables caractérisent les pays où l’accès à l’eau potable reste limité et où la pression démographique accroît les difficultés d’accès.
Ainsi, l’axe 1 représente un gradient de développement et d’accès à l’eau potable, distinguant :
• à droite, les pays davantage urbanisés et mieux dotés en infrastructures d’eau potable ; • à gauche, les pays plus vulnérables, présentant un accès limité et une forte croissance démographique.
Interprétation de l’axe 2 : disparités internes et poids de la pauvreté
L’axe 2 distingue principalement les variables :
• Pop_improv_urban (corrélation positive), indiquant une bonne performance de l’accès à l’eau améliorée en milieu urbain ; • Poverty, également fortement corrélée positivement à Dim.2.
Cette association suggère que certains pays présentent un meilleur accès en zone urbaine malgré un niveau élevé de pauvreté, ce qui met en évidence des disparités importantes entre zones urbaines et zones rurales. L’axe 2 reflète donc des contrastes internes liés aux inégalités socio-économiques. Ainsi, l’axe 2 représente principalement les disparités urbain–rural ainsi que le rôle structurant de la pauvreté dans l’accès à l’eau potable.
Relations entre les variables
Le cercle de corrélation permet aussi d’analyser la proximité entre les flèches :
• Les variables Pop_basic_source, Pop_improv_rural, Urbanization et Human_Dev_Indx sont regroupées et orientées dans la même direction : cela montre qu’un meilleur développement humain et une urbanisation plus forte s’accompagnent d’un meilleur accès à l’eau potable, même en zone rurale.
• À l’inverse, Pop_not_improv_source se trouve presque à l’opposé :les pays les moins développés ou les moins urbanisés restent ceux où l’utilisation de sources d’eau non améliorées est la plus forte.
• La variable Poverty, bien que associée à l’accès urbain amélioré, met en évidence que certaines infrastructures urbaines peuvent être performantes même dans des pays où la pauvreté reste élevée, soulignant la présence de fortes inégalités internes.
L’analyse du cercle de corrélation révèle que l’accès à l’eau potable dans les pays étudiés dépend principalement : - Du niveau de développement humain, - Du degré d’urbanisation, - Des disparités entre zones urbaines et rurales, - Du poids de la pauvreté dans la structuration des services essentiels.
L’axe 1 traduit un gradient de développement et de vulnérabilité, tandis que l’axe 2 met en évidence des disparités internes et des inégalités socio-économiques.Ces résultats confirment que les enjeux d’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest sont multidimensionnels, combinant facteurs socio-économiques, démographiques et géographiques.
4.3. Structure Factorielle et Axes Retenus (Scree Plot et Contributions)
Pourcentage de Variance Expliquée (Scree Plot)
Figure 11: Pourcentage de variances expliquées Dim. 1 explique 52.7%
de la variance.
Dim. 2 explique 18.1% de la variance.
Le plan factoriel (Dim. 1 et Dim. 2) explique un total cumulé de 70.8%
de l’information. Ce pourcentage est excellent et justifie pleinement la
rétention de ces deux axes pour l’interprétation.
Définition de l’Axe 1
[Figure 12: Variables contribuant le plus à l’axe 1]
L’Axe 1 est l’axe principal de l’ACP, structuré par une forte opposition: - Pôle Positif (Développement): Les variables Urbanization (la plus contributive, environ 20%) et Pop_basic_source, Human_Dev_Indx (HDI).
Définition de l’Axe 2
L’Axe 2 est principalement défini par l’accès à l’eau de qualité
:
- Pôle Positif (Qualité): Les variables Pop_improv_urban (la plus
contributive, près de 50%) et Pop_improv_rural sont fortement corrélées
positivement à l’axe.
4.4. Matrice de corrélations
La matrice de corrélation confirme les liens entre les variables avant l’ACP.
Les valeurs des coefficients de corrélations vont de -1 à 1 avec : • 1 qui indique une corrélation positive parfaite ( donc un forte relation entre les variables concernées ) • -1 qui indique une corrélation négative parfaite ( un forte relation inverse entre les variables concernées ) • 0 qui indique qu’il n’y a pas de corrélation ( Pas de lien direct entre les variables )
Variables de Développement (Urbanization, HDI)
Urbanization
Human_Dev_Indx (HDI)
Urbanization: Forte Positive (r = 0.69).
Pop_Growth: Modérée Négative (r = -0.59). Une forte croissance démographique tend à freiner l’amélioration du HDI.
Variables d’Accès aux Services (Pop_basic_source, Pop_improv…)
Pop_basic_source
Pop_improv_urban
Variables de Défavorisation (Poverty, Pop_not_improv_source, Pop_Growth)
Pop_not_improv_source (Population n’utilisant pas une source améliorée)
4.5. Représentation des individus
Le graphique des individus selon la couleur indique à quel point la position d’un pays est fiable et bien expliquée par votre analyse globale.
Les pays aux profils les plus clairs et fiables (couleur rouge/orange)
Leurs caractéristiques sont très différentes des autres, et cette différence est parfaitement capturée par le graphique. - Niger (3) : Sa position est la plus fiable (rouge foncé). Cela confirme que le Niger est le pays le plus fortement et clairement associé au pôle de la Pauvreté et du faible accès aux services. - Ghana (8) et Gambie (13) : Leur position est également très fiable (rouge foncé). Ils représentent le pôle opposé : celui du Développement (Urbanisation, HDI) et du meilleur accès aux services. - Mauritanie (11) : Sa position est très fiable. Elle est isolée des autres, ce qui confirme que la Mauritanie est le pays le plus atypique de l’échantillon, avec des spécificités uniques.
Les pays aux profils moyens ou mixtes (couleur vert/bleu)
Ces pays se trouvent au centre du graphique. Leurs caractéristiques se compensent, et les deux axes principaux de notre analyse ne suffisent pas à expliquer toutes leurs spécificités. Mali (2), Bénin (4), Côte d’Ivoire (5), Togo (6), Sierra Leone (7), Nigéria (9), Libéria (14), et Guinée (15) : Ces pays ont une faible fiabilité (couleur verte ou bleue) car ils sont trop proches du centre (l’origine). Leurs profils sont intermédiaires ou modérés. Par exemple, ils ne sont ni les plus pauvres ni les plus développés.
4.6. Classification Hiérarchique sur Composantes Principales
Le Dendrogramme des pays est le résultat d’une Classification
Hiérarchique Ascendante (CHA) réalisée sur les coordonnées des pays
issues de l’ACP. Cette représentation graphique permet de visualiser le
processus de regroupement des individus et de déduire les clusters de
pays partageant des profils statistiques similaires.
L’axe vertical, noté Hauteur, représente la distance (ou la
dissimilitude) entre les pays ou les groupes formés. Plus la hauteur de
jonction est faible, plus les éléments sont considérés comme similaires
; inversement, une hauteur élevée traduit une forte dissimilitude.
4.7. Régression linéaire
La régression linéaire montre une relation positive entre le taux d’urbanisation et l’accès à une source d’eau de base. Plus un pays est urbanisé, plus la proportion de sa population ayant accès à une source d’eau de base est élevée. Les pays les plus urbanisés comme la Gambie, le Ghana ou le Nigeria se situent nettement au-dessus de la moyenne en matière d’accès à l’eau, tandis que des pays faiblement urbanisés comme le Niger et le Burkina Faso présentent les niveaux d’accès les plus faibles.
Cette tendance confirme que l’urbanisation facilite l’extension et la fiabilité des infrastructures d’eau potable, même si certains pays restent légèrement en dessous de la tendance générale en raison de défis structurels.
4.8. Détection des individus atypiques
Au cours de l’ACP, certains pays ont été identifiés comme individus atypiques, car leur comportement statistique différait fortement de celui des autres. Leur détection est essentielle pour éviter qu’ils perturbent la construction des axes factoriels et biaisent l’interprétation générale. Le retrait éventuel de ces observations permet d’obtenir une structure factorielle plus stable et plus représentative de l’ensemble des pays étudiés.
Au cours de l’analyse exploratoire des données, la représentation graphique des individus dans l’espace factoriel a permis d’identifier deux pays se distinguant nettement du reste de l’échantillon : le Niger et la Mauritanie. Ces deux pays apparaissent en effet comme des individus atypiques, c’est-à-dire qu’ils présentent des caractéristiques statistiques suffisamment éloignées de la moyenne régionale pour influencer de manière significative la construction des axes de l’ACP.
Ainsi sans les individus atypiques nous obtenons la répartition suivante :
De plus la zone d’étude sans individus atypiques donne la représentation suivante :
L’étude a révélé un contraste marqué entre les pays sahéliens, caractérisés par une forte vulnérabilité climatique et un accès limité à des sources d’eau améliorées, et les pays côtiers, généralement mieux dotés mais où persistent des inégalités urbain–rural importantes. Les analyses statistiques et cartographiques ont permis d’identifier les facteurs les plus déterminants, de regrouper les pays selon leurs profils hydriques et socio-économiques, et de mettre en évidence l’existence de pays atypiques dont les caractéristiques influencent la structure générale des données.
Les résultats obtenus convergent vers une conclusion centrale : améliorer durablement l’accès à l’eau potable nécessite des interventions multidimensionnelles, intégrant la réduction de la pauvreté, la modernisation des infrastructures, une meilleure gouvernance, ainsi qu’une adaptation au changement climatique. Les recommandations formulées à l’issue de cette étude visent à guider les décideurs vers des actions prioritaires permettant de réduire les inégalités internes et régionales, tout en renforçant la résilience des systèmes hydriques face aux pressions futures.