title:“Disparités_d_accès_à_l”eau_potable_en_Afrique_de_l’Ouest”
author:“Groupe_12”
date:“2025-11-18”
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Résumé général

Ce projet s’intéresse aux disparités d’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest, une région confrontée à des défis majeurs liés à la disponibilité, la qualité et l’accessibilité de la ressource. À partir de données issues de bases internationales fiables, l’étude vise à comprendre les facteurs qui expliquent les différences observées entre les pays, ainsi qu’entre les milieux urbains et ruraux. Le projet s’appuie sur une problématique centrale touchant aux inégalités d’accès à l’eau potable et formule plusieurs questions de recherche permettant d’examiner les dimensions démographiques, socio-économiques et territoriales associées à ces disparités. L’objectif global est de produire une analyse scientifique permettant d’identifier les principaux déterminants de l’accès à l’eau potable et de proposer des pistes d’action pertinentes pour les décideurs. Le travail comprend la construction d’une base de données adaptée, la sélection de variables pertinentes, la revue de littérature sur les enjeux de l’eau en Afrique de l’Ouest, ainsi que la mise en place d’une démarche méthodologique rigoureuse pour répondre aux questions de recherche formulées. Au terme du projet, des recommandations seront proposées afin de contribuer à l’amélioration durable de l’accès à l’eau potable dans la région.  I.

  1. INTRODUCTION

L’accès à l’eau potable reste un défi majeur en Afrique de l’Ouest, où de fortes inégalités persistent entre les pays et entre les milieux urbains et ruraux. Ces disparités s’expliquent par des facteurs socio-économiques, démographiques et environnementaux qui limitent la disponibilité et la qualité du service d’eau pour les populations.

Ce travail vise à analyser ces inégalités à partir de données fiables provenant de plusieurs pays de la région, afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’accès à l’eau potable et de proposer des pistes d’amélioration pour les décideurs.

1.1 Contexte général de l’étude

L’eau potable occupe une place importante dans la vie humaine. Elle intervient dans tous les aspects fondamentaux du développement qui sont entre autres la santé publique, l’agriculture, l’éducation, les activités économiques et la préservation des écosystèmes. L’accès à une eau de qualité figure d’ailleurs parmi les Objectifs de Développement Durable (ODD), en particulier l’ODD 6, qui vise à « garantir l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement » d’ici 2030. Pourtant, malgré son importance vitale, l’accès équitable et durable à l’eau potable demeure un défi majeur pour de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne.
Cependant, en Afrique de l’Ouest, la situation est particulièrement préoccupante en raison d’un ensemble de contraintes structurelles, démographiques, climatiques et socio-économiques. La région connaît une croissance démographique parmi les plus fortes au monde, ce qui accentue la pression sur les infrastructures hydrauliques déjà insuffisantes. L’urbanisation rapide, souvent non planifiée, complique davantage la capacité des États à fournir des services d’eau potable aux populations urbaines, tandis que les zones rurales restent largement défavorisées. À cela s’ajoutent les effets du changement climatique qui modifient la disponibilité des ressources en eau, exacerbent les sécheresses, réduisent les débits des cours d’eau et perturbent la recharge naturelle des nappes phréatiques. Le contraste est encore plus marqué entre les pays sahéliens — tels que le Burkina Faso, le Niger, le Mali ou le Tchad — et les pays côtiers — comme le Ghana, le Bénin, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal — qui bénéficient généralement d’un climat plus humide et de ressources hydriques plus abondantes. Toutefois, même au sein des pays relativement mieux dotés, les disparités internes entre villes et campagnes persistent. Ce constat justifie pleinement l’étude scientifique des disparités d’approvisionnement en eau potable dans la région. Le choix du thème « Eau propre » s’inscrit donc dans une perspective stratégique : comprendre les déterminants de l’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest, identifier les inégalités, et proposer des pistes d’amélioration adaptées aux réalités socio-économiques et environnementales de cette région.

1.2 Problématique

Les pays du Sahel, confrontés à la rareté des ressources hydriques, à la variabilité climatique et à des infrastructures limitées, affichent des taux d’accès nettement inférieurs à ceux des pays côtiers disposant de davantage de précipitations et de réseaux hydrauliques plus développés. En parallèle, la pauvreté, la croissance démographique accélérée, l’insuffisance des investissements publics, la mauvaise gouvernance des services d’eau et l’urbanisation non maîtrisée amplifient les difficultés d’approvisionnement. Cette situation soulève plusieurs interrogations majeures : quels sont les déterminants réels des disparités ? ; comment évoluent-elles d’un pays à l’autre ? ; et dans quelle mesure les caractéristiques socio-économiques, environnementales et démographiques expliquent-elles les différences observées ?

1.3 Questions de recherche

À partir de ces constats, la présente étude se structure autour des questions de recherche suivantes :  Quels sont les principaux facteurs explicatifs des niveaux d’accès à l’eau potable dans les pays d’Afrique de l’Ouest ?  Les pays sahéliens présentent-ils un désavantage structurel significatif par rapport aux pays côtiers en matière d’accès à l’eau potable ?  Dans quelle mesure la pauvreté, l’urbanisation, l’Indice de Développement Humain (IDH) et la croissance démographique influencent-ils les disparités observées ?  Existe-t-il des profils ou groupes de pays partageant des caractéristiques similaires d’accès à l’eau potable ? Ces questions orientent la démarche analytique, statistique et cartographique de l’étude.

1.4 Hypothèses de recherche

Pour répondre aux questions précédentes, l’étude repose sur trois hypothèses principales :  H1 : Les pays sahéliens affichent des niveaux d’accès à l’eau potable significativement plus faibles que les pays côtiers, en raison de leur climat semi-aride et de la rareté des ressources hydriques.  H2 : Les variables socio-économiques telles que l’urbanisation, l’IDH et le taux de pauvreté influencent de manière significative l’accès à l’eau potable.  H3 : Il est possible de regrouper les pays d’Afrique de l’Ouest en classes homogènes selon des profils d’accès à l’eau potable, révélés par des méthodes d’analyse multivariée (ACP, CAH).

1.5 Objectifs de la recherche

• Objectif général Analyser de manière approfondie les disparités d’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest, en tenant compte des facteurs socio-économiques, démographiques, climatiques et environnementaux qui les influencent.

• Objectifs spécifiques

  1. REVUE DE LA LITTÉRATURE

2.1 Cadre conceptuel

 Définitions :

• L’eau potable est une eau propre a la consommation humaine. Elle doit être incolore, inodore et sans gout désagréable et ne contenir aucun microorganisme, parasite ou substance chimique pouvant présenter un danger pour la sante. Elle doit respecter les normes fixer par l’OMS. • Les sources améliorées sont des infrastructures protégées contre les contaminations extérieures. Elles comprennent : les forages équipés de pompe, Les puits protégés, Les robinets raccordés à un réseau, les sources aménagées, les systèmes de collecte d’eau de pluie. • Urbanisation en Afrique de l’Ouest :
L’Afrique de l’Ouest connaît une urbanisation rapide. Cette croissance démographique dans les villes crée une forte pression sur les infrastructures d’eau. Beaucoup de quartiers périphériques restent mal desservis, et l’urbanisation non planifiée complique l’accès universel à l’eau potable. • La pauvreté limite l’accès à l’eau potable. Les ménages pauvres vivent souvent dans des zones sans infrastructures ou doivent payer plus cher pour de l’eau de qualité douteuse. Le coût élevé du branchement aux réseaux et du traitement domestique de l’eau rend l’accès difficile pour les plus démunis. • Indice de Développement Humain (IDH) en Afrique de l’Ouest :
L’IDH mesure le niveau de développement d’un pays selon trois critères : l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le revenu par habitant. En Afrique de l’Ouest, l’IDH reste faible dans la plupart des pays, ce qui reflète entre autres un accès insuffisant à l’eau potable, un faible niveau d’hygiène et des services sociaux limités.

 Le lien entre le développement humain et l’accès à l’eau potable

En Afrique de l’Ouest, le lien entre développement humain et accès à l’eau potable est marqué par des défis spécifiques que connaît la région : • Accès inégal à l’eau : Une grande partie de la population rurale n’a pas accès à une source d’eau potable améliorée. Cela affecte leur santé, leur productivité et leur éducation, freine le développement humain et creuse les inégalités. • Maladies hydriques répandues : Le manque d’eau potable favorise des épidémies comme le choléra et la typhoïde, qui affaiblissent les populations, surtout les enfants, impactant directement l’espérance de vie. • Temps et énergie gaspillés : En milieu rural, les femmes et les enfants marchent parfois plusieurs kilomètres pour collecter de l’eau, au détriment de l’école ou d’activités économiques. • Pauvreté aggravée : L’absence d’eau propre contraint les familles à acheter de l’eau ou à dépenser pour des soins de santé. Cela limite leur pouvoir d’achat et affecte leur qualité de vie. • Impact sur l’IDH : Les pays ouest-africains avec un faible accès à l’eau ont généralement un IDH bas, car les trois dimensions (santé, éducation, revenu) sont affectées. 2.2 Études antérieures sur l’accès à l’eau

La question de l’accès à l’eau potable a fait l’objet de nombreux travaux dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD 6). Selon la Banque mondiale (2022), les inégalités dans la distribution de l’eau en Afrique subsaharienne résultent de la combinaison de facteurs structurels : infrastructures limitées, urbanisation désordonnée, pauvreté persistante et changements climatiques.

2.3. Contexte géographique et climatique de l’Afrique de l’Ouest

Figure 1: Pays sahéliens et côtiers en Afrique de l’Ouest

L’Afrique de l’Ouest est géographiquement divisée entre la zone sahélienne au nord et la zone côtière au sud, deux régions aux réalités très contrastées en matière d’accès à l’eau potable. La zone sahélienne (Burkina Faso, Mali, Niger) est soumise à un climat semi-aride marqué par de faibles précipitations (entre 200 et 600 mm/an), une forte évaporation et des sécheresses récurrentes. Ces conditions climatiques réduisent considérablement la disponibilité des ressources en eau de surface, rendant les populations fortement dépendantes des nappes souterraines, souvent difficiles d’accès. L’insuffisance d’infrastructures modernes et la faible densité des réseaux d’adduction aggravent les inégalités d’accès, surtout en milieu rural. À l’inverse, la zone côtière (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo, Guinée, sud du Nigeria, etc.) bénéficie d’un climat plus humide avec des précipitations supérieures à 1 000 mm/an. Cette abondance favorise une meilleure disponibilité en eau, mais l’urbanisation rapide, la pollution des ressources et le manque d’entretien des réseaux d’eau créent d’importantes inégalités d’accès, notamment dans les quartiers informels. De plus, les risques de contamination des nappes et des cours d’eau restent élevés du fait de la mauvaise gestion des déchets et de l’assainissement. Ainsi, la géographie et le climat influencent directement les conditions d’accès à l’eau potable : la rareté et l’éloignement des ressources dans le Sahel imposent des défis d’infrastructure et de résilience, tandis que dans les zones côtières, le défi réside dans la gestion équitable, durable et sûre des ressources disponibles. III. MÉTHODOLOGIE

3.1. Type et démarche de recherche

Approche quantitative à l’échelle multi-pays. Utilisation de méthodes statistiques et spatiales pour l’analyse.

3.2 Outils et logiciels utilisés

• R pour les analyses statistiques :

− FactoMineR et factoextra pour l’Analyse en Composantes Principales (ACP) − ggplot2 pour la visualisation des relations entre variables ; − corrplot pour la matrice de corrélation ; − dendextend pour la classification hiérarchique (dendrogramme).

• Excel pour le prétraitement des données • QGIS pour la cartographie et la spatialisation des résultats • Zotero pour gestion des références bibliographiques • KoboToolBox pour la génération du questionnaire

Ces outils ont permis de représenter les disparités d’accès à l’eau potable et de mettre en évidence les regroupements de pays selon leurs caractéristiques.

3.3. Sélection et description des variables puis cartographie des résultats

Population cible

La population cible de cette étude est constituée des ménages vivant dans les pays d’Afrique de l’Ouest, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Ce choix s’explique par le fait que les ménages représentent l’unité la plus pertinente pour analyser les conditions réelles d’accès à l’eau potable, puisqu’ils sont directement confrontés aux contraintes liées à la disponibilité, à la qualité, au coût et à la continuité du service. Les disparités d’accès s’observent en premier lieu au niveau des familles, qui sont les premiers utilisateurs et les premiers bénéficiaires — ou victimes — des politiques d’approvisionnement en eau. Le choix d’inclure à la fois les zones urbaines et rurales repose également sur l’importance des écarts observés entre ces deux milieux. Les zones urbaines bénéficient souvent d’infrastructures plus développées, tandis que les milieux ruraux restent fortement dépendants de sources non améliorées ou éloignées, ce qui accentue les inégalités internes au sein des pays. L’étude de cette diversité permet de saisir pleinement les dynamiques d’inégalité et de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’accès à l’eau potable. Ainsi, en ciblant les ménages des pays d’Afrique de l’Ouest, l’étude adopte une approche centrée sur les usagers finaux, garantissant une meilleure pertinence des résultats et des recommandations formulées pour améliorer l’accès équitable à l’eau potable dans la région. Les variables quantitatives retenues proviennent de la base de données Our World in Data et du site de la banque mondiale, elles concernent plusieurs dimensions : démographique, économique et hydrique. L’échantillon est constitué des 15 pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce choix repose sur un échantillonnage exhaustif régional, c’est-à-dire que tous les pays de la zone ont été inclus afin d’obtenir une vision globale et représentative des disparités. Cette approche permet de comparer deux grands ensembles :

 Les pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Niger) ;  Les pays côtiers (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Libéria, Sierra Leone, etc.).

 Variables démographiques

Ces variables mesurent les dynamiques de population qui exercent une pression sur les infrastructures et définissent le contexte de l’étude (rural/urbain).

Variables Justification du choix Croissance de la population Cette variable est essentielle pour mesurer la pression démographique sur les infrastructures existantes. Une croissance rapide rend difficile l’extension et la maintenance du réseau d’eau, et est souvent un facteur de régression de l’accès par habitant. Urbanisation Mesure le contexte de la demande et de l’offre. Historiquement, l’accès aux services améliorés est fortement corrélé à la densité urbaine. Cette variable est cruciale pour quantifier la disparité structurelle entre les efforts d’investissement en milieu urbain et en milieu rural. Tableau 1: Variables démographiques

 Variables économiques et de développement

Ces variables servent de proxys de la richesse, du bien-être et de la capacité des États à fournir des services publics durables.

Variables Justification du choix Indice de développement humain (HDI) L’HDI est un indicateur synthétique de la santé, de l’éducation et du niveau de vie. Il sert de mesure de la capacité nationale d’investissement et de gouvernance. Il est fortement attendu qu’un HDI élevé soit positivement corrélé à un meilleur accès à l’eau. Taux de pauvreté Le taux de pauvreté est le facteur d’exclusion socio-économique le plus direct. Il explique pourquoi certaines populations résident dans des zones marginales ou ne peuvent pas se permettre les frais liés à l’accès aux sources améliorées, permettant de caractériser le volet social de la disparité. Tableau 2: Variables économiques et de développement

 Variables d’Accès à l’Eau

Ces variables sont au cœur de l’étude. Elles mesurent le niveau et la nature de l’accès, ainsi que l’ampleur de l’exclusion.

Variables Justification du choix Population n’utilisant pas de source d’eau améliorée C’est l’indicateur principal de l’exclusion des services d’eau sûrs. Il capture la population dépendante des sources non protégées (puits non améliorés, eaux de surface), et sert à identifier les pays avec les plus grands déficits sanitaires Population utilisant une source d’eau potable de base Mesure le niveau d’accès minimal et acceptable selon les standards internationaux. Cette variable permet de différencier les pays qui ont réussi à garantir l’accès de base de ceux qui sont encore en retrait. Population utilisant une source d’eau améliorée en milieu urbain Elle isole la performance de l’accès dans les zones les plus favorisées. Cette variable est essentielle pour mesurer le niveau d’efficacité des politiques urbaines et servira de point de référence pour mesurer l’écart avec le milieu rural. Population utilisant une source d’eau améliorée en milieu rural Cette variable cible directement le milieu le plus souvent défavorisé et dispersé. Elle est cruciale pour mesurer l’impact des politiques d’inclusion et des efforts visant à réduire la fracture territorialisée de l’accès à l’eau. Tableau 3: Variables d’accès à l’eau potable

 Cartographie des résultats

• Indice de Développement Humain (IDH) en Afrique de l’Ouest

L’IDH est un indicateur composite mesurant la santé, l’éducation et le niveau de vie. La carte révèle une forte disparité, avec un gradient Nord-Sud :

Figure 2: Répartition de l’Indice de Développement Humain

• Taux de croissance démographique en Afrique de l’Ouest

La croissance démographique est un facteur clé du développement et de la pression sur les ressources.

Figure 3: Répartition de la croissance de la population

• Populations sans Source d’Eau Améliorée

Figure 4: Répartition des populations sans source d’eau améliorée

Cette carte met en lumière les lacunes dans l’accès à l’eau potable. - Fort manque d’accès (23,3 - 32%) : La situation la plus critique (en bleu) se trouve au Niger, au Bénin, en Sierra Leone et également en Guinée Bissau. Cela indique qu’une part très importante de la population n’a pas accès à une source d’eau considérée comme améliorée.

• Populations utilisant une Source d’Eau Potable de Base

Figure 5: Répartition des populations utilisant une source d’eau potable de base Cette carte est le complément de la précédente, montrant le succès des efforts d’accès. - Taux Moyen (62 - 75%) : La Guinée, la Sierra Leone, le Libéria, la Cote d’Ivoire, le Bénin et le Togo sont dans la moyenne (en vert clair ).

• Populations utilisant une Source d’Eau Améliorée en Zones Urbaines

Figure 6: Répartition des populations utilisant une source d’eau améliorée en milieu urbain

Elle se concentre uniquement sur le milieu urbain. - Faible Taux (58 - 72%) : Seule la Mauritanie présente le taux le plus faible pour les zones urbaines (en vert rouge).

• Taux de Pauvreté en Afrique de l’Ouest Cette carte reflète les défis économiques et sociaux.

Figure 7: Répartition de la pauvreté

• Populations utilisant une Source d’Eau Améliorée en Zones rurales

Figure 8: Répartition des populations utilisant une source d’eau améliorée en milieu rural

Elle se concentre uniquement sur le milieu rural. - Faible Taux (44 - 57%) : Le Nigeria, le Niger, le Togo, la Sierra Léone et la Mauritanie présentent les taux le plus faible pour les zones rurales.

• Taux d’Urbanisation en Afrique de l’Ouest

L’urbanisation est un moteur de transformation sociétale.

Figure 9: Répartition de l’urbanisation

En résumé, il existe un contraste marqué entre les pays sahéliens (Nord), qui affichent généralement des indicateurs socio-économiques plus faibles (faible IDH, faible accès à l’eau potable, forte pauvreté, forte croissance démographique), et les pays côtiers (Sud), en particulier le long du Golfe de Guinée, qui tendent à présenter des indicateurs plus favorables

Données

Pays Pop_Growth Human_Dev_Indx Pop_not_improv_source Pop_basic_source Pop_improv_rural Pop_improv_urban Poverty Urbanization Burkina_Faso 2.3 45.7 21.3 49.3 75.8 97.5 42.1 31.2 Mali 3 41.7 12.4 82.9 64.1 96.5 36.1 44.7 Niger 3.3 41.5 32.1 48.5 48.6 100 60.5 16.8 Benin 2.5 51.1 24.8 67.3 72.1 85.2 27.2 49 Cote_dIvoire 2.5 56.8 19 72.8 68.8 93.1 20.9 52.2 Togo 2.3 56.6 23.4 70.5 44.2 91.4 34.7 43.4 Sierra_Leone 2.2 46.3 27.8 64.8 47.8 84.9 41.5 43.4 Ghana 1.9 62.4 6.1 87.9 84 92.6 39 58 Nigeria 2.1 55.7 16.7 78.8 57.3 80.8 34.2 52.7 Senegal 2.4 52.6 11.5 85.7 67.3 92.9 17.9 48.6 Mauritanie 2.9 55.9 13.8 77 57.1 58.4 10.2 56.1 Guinee_Bissau 2.2 50.9 23.5 61.8 60.3 98.8 39.9 44.6 Gambie 2.3 51.9 8.6 85.4 84.4 94.2 22 63.2 Liberia 2.2 50.7 14.9 75.4 62.6 88.6 33.6 52.6 Guinee 2.5 49.6 16.9 70.9 67.4 92.7 11.7 37.3 Tableau 4: Données générales d’études

3.4. Outils de collecte de données (théoriques)

Dans le cadre de ce projet, plusieurs outils ont été mobilisés afin de collecter des données fiables et pertinentes :

Lien pour le questionnaire : https://ee.kobotoolbox.org/i/et2XtZ76, Identifiant de connexion : lailatou7071 Mot de passe :

3.5. Gestion des données manquantes

Lors de la collecte et de l’analyse des données, il arrive fréquemment de rencontrer des valeurs manquantes. Ces absences peuvent résulter d’un refus de réponse, d’une erreur de saisie, ou d’un oubli de l’enquêteur. Il est donc essentiel de les identifier et de les traiter correctement afin de garantir la fiabilité des résultats. On a plusieurs méthodes pour la gestion des données manquantes dont : • La méthode d’identification :

L’identification des données manquantes consiste à repérer les valeurs absentes ou anormales dans les données. Cela peut se faire manuellement (en parcourant visuellement les tableaux), ou automatiquement à l’aide de logiciels comme Excel, qui permettent de détecter les cellules vides ou non valides. On peut aussi calculer le pourcentage de données manquantes pour chaque variable afin de décider comment les traiter.

• La méthode de traitement (Imputation par la moyenne) :

L’imputation par la moyenne consiste à remplacer une valeur manquante par la moyenne des réponses valides de cette même variable.

  1. Introduction a l’analyse en composante principale

L’Analyse en Composantes Principales (ACP) est une méthode statistique utilisée pour réduire la dimension d’un ensemble de données tout en conservant l’essentiel de l’information. Elle permet de transformer un grand nombre de variables corrélées en un nombre plus réduit de nouvelles variables appelées composantes principales, qui résument au mieux la variabilité des données initiales. Grâce à l’ACP, il devient plus facile de visualiser, interpréter et comparer les observations.

4.1. Coordonnées,contribution et qualité de représentation

Tableau 5: Coordonnées des variables

Tableau 6: Contribution des variables

Tableau 7: Qualité de représentation des variables

4.2. Cercle de corrélation (ACP)

Le cercle de corrélation permet d’analyser la contribution et les relations entre les variables retenues dans l’Analyse en Composantes Principales (ACP). Les deux premiers axes cumulent 70,8 % de la variance totale (Dim.1 = 52,7 % ; Dim.2 = 18,1 %), ce qui signifie que la majorité de l’information contenue dans les variables est bien représentée dans ce plan factoriel.

Figure 10: Cercle de corrélations

Interprétation de l’axe 1 : un gradient de développement et d’accès à l’eau potable

 L’axe 1 oppose clairement deux groupes de variables.

D’un côté, les variables positivement corrélées à Dim.1 :

• Pop_basic_source : proportion de la population ayant accès à au moins une source basique d’eau potable ; • Pop_improv_rural : accès à une source améliorée en zone rurale ; • Urbanization : taux d’urbanisation ; • Human_Dev_Indx : indice de développement humain.

Ces variables traduisent des conditions favorables en termes d’accès aux services d’eau et un meilleur niveau socio-économique. Elles orientent l’axe vers les pays relativement plus développés ou disposant d’infrastructures hydrauliques plus performantes. À l’opposé, les variables négativement corrélées à Dim.1 : • Pop_not_improv_source : proportion de la population utilisant une source d’eau non améliorée ; • Pop_Growth:croissance démographique. Ces variables caractérisent les pays où l’accès à l’eau potable reste limité et où la pression démographique accroît les difficultés d’accès.

Ainsi, l’axe 1 représente un gradient de développement et d’accès à l’eau potable, distinguant :

• à droite, les pays davantage urbanisés et mieux dotés en infrastructures d’eau potable ; • à gauche, les pays plus vulnérables, présentant un accès limité et une forte croissance démographique.

 Interprétation de l’axe 2 : disparités internes et poids de la pauvreté

L’axe 2 distingue principalement les variables :

• Pop_improv_urban (corrélation positive), indiquant une bonne performance de l’accès à l’eau améliorée en milieu urbain ; • Poverty, également fortement corrélée positivement à Dim.2.

Cette association suggère que certains pays présentent un meilleur accès en zone urbaine malgré un niveau élevé de pauvreté, ce qui met en évidence des disparités importantes entre zones urbaines et zones rurales. L’axe 2 reflète donc des contrastes internes liés aux inégalités socio-économiques. Ainsi, l’axe 2 représente principalement les disparités urbain–rural ainsi que le rôle structurant de la pauvreté dans l’accès à l’eau potable.

 Relations entre les variables

Le cercle de corrélation permet aussi d’analyser la proximité entre les flèches :

• Les variables Pop_basic_source, Pop_improv_rural, Urbanization et Human_Dev_Indx sont regroupées et orientées dans la même direction : cela montre qu’un meilleur développement humain et une urbanisation plus forte s’accompagnent d’un meilleur accès à l’eau potable, même en zone rurale.

• À l’inverse, Pop_not_improv_source se trouve presque à l’opposé :les pays les moins développés ou les moins urbanisés restent ceux où l’utilisation de sources d’eau non améliorées est la plus forte.

• La variable Poverty, bien que associée à l’accès urbain amélioré, met en évidence que certaines infrastructures urbaines peuvent être performantes même dans des pays où la pauvreté reste élevée, soulignant la présence de fortes inégalités internes.

L’analyse du cercle de corrélation révèle que l’accès à l’eau potable dans les pays étudiés dépend principalement : - Du niveau de développement humain, - Du degré d’urbanisation, - Des disparités entre zones urbaines et rurales, - Du poids de la pauvreté dans la structuration des services essentiels.

L’axe 1 traduit un gradient de développement et de vulnérabilité, tandis que l’axe 2 met en évidence des disparités internes et des inégalités socio-économiques.Ces résultats confirment que les enjeux d’accès à l’eau potable en Afrique de l’Ouest sont multidimensionnels, combinant facteurs socio-économiques, démographiques et géographiques.

4.3. Structure Factorielle et Axes Retenus (Scree Plot et Contributions)

 Pourcentage de Variance Expliquée (Scree Plot)

Figure 11: Pourcentage de variances expliquées Dim. 1 explique 52.7% de la variance.
Dim. 2 explique 18.1% de la variance.
Le plan factoriel (Dim. 1 et Dim. 2) explique un total cumulé de 70.8% de l’information. Ce pourcentage est excellent et justifie pleinement la rétention de ces deux axes pour l’interprétation.

 Définition de l’Axe 1

[Figure 12: Variables contribuant le plus à l’axe 1]

L’Axe 1 est l’axe principal de l’ACP, structuré par une forte opposition: - Pôle Positif (Développement): Les variables Urbanization (la plus contributive, environ 20%) et Pop_basic_source, Human_Dev_Indx (HDI).

 Définition de l’Axe 2

Figure 13: Variables contribuant le plus à l’axe 2
Figure 13: Variables contribuant le plus à l’axe 2

L’Axe 2 est principalement défini par l’accès à l’eau de qualité :
- Pôle Positif (Qualité): Les variables Pop_improv_urban (la plus contributive, près de 50%) et Pop_improv_rural sont fortement corrélées positivement à l’axe.

4.4. Matrice de corrélations

Figure 14: Matrice de corrélations
Figure 14: Matrice de corrélations

La matrice de corrélation confirme les liens entre les variables avant l’ACP.

Les valeurs des coefficients de corrélations vont de -1 à 1 avec : • 1 qui indique une corrélation positive parfaite ( donc un forte relation entre les variables concernées ) • -1 qui indique une corrélation négative parfaite ( un forte relation inverse entre les variables concernées ) • 0 qui indique qu’il n’y a pas de corrélation ( Pas de lien direct entre les variables )

Variables de Développement (Urbanization, HDI)

 Urbanization

 Human_Dev_Indx (HDI)

Variables d’Accès aux Services (Pop_basic_source, Pop_improv…)

 Pop_basic_source

 Pop_improv_urban

Variables de Défavorisation (Poverty, Pop_not_improv_source, Pop_Growth)

 Pop_not_improv_source (Population n’utilisant pas une source améliorée)

4.5. Représentation des individus

Le graphique des individus selon la couleur indique à quel point la position d’un pays est fiable et bien expliquée par votre analyse globale.

Figure 15: Représentation des individus selon le cos2
Figure 15: Représentation des individus selon le cos2

 Les pays aux profils les plus clairs et fiables (couleur rouge/orange)

Leurs caractéristiques sont très différentes des autres, et cette différence est parfaitement capturée par le graphique. - Niger (3) : Sa position est la plus fiable (rouge foncé). Cela confirme que le Niger est le pays le plus fortement et clairement associé au pôle de la Pauvreté et du faible accès aux services. - Ghana (8) et Gambie (13) : Leur position est également très fiable (rouge foncé). Ils représentent le pôle opposé : celui du Développement (Urbanisation, HDI) et du meilleur accès aux services. - Mauritanie (11) : Sa position est très fiable. Elle est isolée des autres, ce qui confirme que la Mauritanie est le pays le plus atypique de l’échantillon, avec des spécificités uniques.

 Les pays aux profils moyens ou mixtes (couleur vert/bleu)

Ces pays se trouvent au centre du graphique. Leurs caractéristiques se compensent, et les deux axes principaux de notre analyse ne suffisent pas à expliquer toutes leurs spécificités. Mali (2), Bénin (4), Côte d’Ivoire (5), Togo (6), Sierra Leone (7), Nigéria (9), Libéria (14), et Guinée (15) : Ces pays ont une faible fiabilité (couleur verte ou bleue) car ils sont trop proches du centre (l’origine). Leurs profils sont intermédiaires ou modérés. Par exemple, ils ne sont ni les plus pauvres ni les plus développés.

4.6. Classification Hiérarchique sur Composantes Principales

Le Dendrogramme des pays est le résultat d’une Classification Hiérarchique Ascendante (CHA) réalisée sur les coordonnées des pays issues de l’ACP. Cette représentation graphique permet de visualiser le processus de regroupement des individus et de déduire les clusters de pays partageant des profils statistiques similaires.
L’axe vertical, noté Hauteur, représente la distance (ou la dissimilitude) entre les pays ou les groupes formés. Plus la hauteur de jonction est faible, plus les éléments sont considérés comme similaires ; inversement, une hauteur élevée traduit une forte dissimilitude.

Figure 16: Dendogramme
Figure 16: Dendogramme
Figure 17: Répartition des individus par groupe

4.7. Régression linéaire

Figure 18: Régression linéaire entre le taux d’urbanisation et la population ayant accès a une source d’eau de base
Figure 18: Régression linéaire entre le taux d’urbanisation et la population ayant accès a une source d’eau de base

La régression linéaire montre une relation positive entre le taux d’urbanisation et l’accès à une source d’eau de base. Plus un pays est urbanisé, plus la proportion de sa population ayant accès à une source d’eau de base est élevée. Les pays les plus urbanisés comme la Gambie, le Ghana ou le Nigeria se situent nettement au-dessus de la moyenne en matière d’accès à l’eau, tandis que des pays faiblement urbanisés comme le Niger et le Burkina Faso présentent les niveaux d’accès les plus faibles.

Cette tendance confirme que l’urbanisation facilite l’extension et la fiabilité des infrastructures d’eau potable, même si certains pays restent légèrement en dessous de la tendance générale en raison de défis structurels.

4.8. Détection des individus atypiques

Au cours de l’ACP, certains pays ont été identifiés comme individus atypiques, car leur comportement statistique différait fortement de celui des autres. Leur détection est essentielle pour éviter qu’ils perturbent la construction des axes factoriels et biaisent l’interprétation générale. Le retrait éventuel de ces observations permet d’obtenir une structure factorielle plus stable et plus représentative de l’ensemble des pays étudiés.

Figure 19 : Détection des individus atypiques
Figure 19 : Détection des individus atypiques

Au cours de l’analyse exploratoire des données, la représentation graphique des individus dans l’espace factoriel a permis d’identifier deux pays se distinguant nettement du reste de l’échantillon : le Niger et la Mauritanie. Ces deux pays apparaissent en effet comme des individus atypiques, c’est-à-dire qu’ils présentent des caractéristiques statistiques suffisamment éloignées de la moyenne régionale pour influencer de manière significative la construction des axes de l’ACP.

Ainsi sans les individus atypiques nous obtenons la répartition suivante :

De plus la zone d’étude sans individus atypiques donne la représentation suivante :

Figure 20: Réprésentation de la zone d’étude sans les individus atypiques
  1. CONCLUSION L’accès à l’eau potable demeure un enjeu majeur de développement en Afrique de l’Ouest, où les populations sont confrontées à de fortes inégalités d’accès liées à des facteurs démographiques, socio-économiques, infrastructurels et climatiques. L’analyse menée dans le cadre de ce projet a montré que les disparités ne résultent pas uniquement de la disponibilité physique de la ressource, mais également de la pauvreté, de l’urbanisation, du niveau de développement humain et des capacités institutionnelles des États à planifier et maintenir des infrastructures hydrauliques performantes.

L’étude a révélé un contraste marqué entre les pays sahéliens, caractérisés par une forte vulnérabilité climatique et un accès limité à des sources d’eau améliorées, et les pays côtiers, généralement mieux dotés mais où persistent des inégalités urbain–rural importantes. Les analyses statistiques et cartographiques ont permis d’identifier les facteurs les plus déterminants, de regrouper les pays selon leurs profils hydriques et socio-économiques, et de mettre en évidence l’existence de pays atypiques dont les caractéristiques influencent la structure générale des données.

Les résultats obtenus convergent vers une conclusion centrale : améliorer durablement l’accès à l’eau potable nécessite des interventions multidimensionnelles, intégrant la réduction de la pauvreté, la modernisation des infrastructures, une meilleure gouvernance, ainsi qu’une adaptation au changement climatique. Les recommandations formulées à l’issue de cette étude visent à guider les décideurs vers des actions prioritaires permettant de réduire les inégalités internes et régionales, tout en renforçant la résilience des systèmes hydriques face aux pressions futures.