La Bulle Immobilère en France

Source des inégalités et manne fiscale ?
1eres rencontres Agora, chaire Villes, logement, immobilier

Xavier Timbeau

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La bulle immobilière après
l’inflation et la hausse des taux

La bulle immobilière après
l’inflation et la hausse des taux

Les marchés immobiliers

Inégalités et patrimoine

Un contexte macroéconomique propice à l’éclatement d’une bulle


Une récession, un peu invisible mais notable

  • Le Covid a provoqué un trou d’activité

    (confinement, -8 points de PIB en 2020)

  • puis un rebond en partie contrarié par les effets récessifs de la guerre en Ukraine

    (-3 points de PIB 21-23)

  • avec une hausse des prix (énergie, alimentaire) inconnue depuis longtemps

    (14% de hausse de l’IPCH depuis 2022)

  • qui induit une hausse des taux de la banque centrale, inconnue depuis qu’elle existe

    (de 0% en juillet 2022 à 4.5% en septembre 2023, baisse aujourd’hui (septembre 2024) à 4.25%)

Qu’en attendre ?


Circonstances parfaites pour faire éclater une bulle et mettre fin à la bulle robuste (Timbeau 2012)

Quelles sont ces circonstances, qu’ont elles provoquées ?

Que peut-on en dire quant aux propisition de taxer les plus values immobilières réelles (en cessant l’extinction de la plus value à la mort et en remplacement de divers impôts, dont les DMTO, l’impôt sur les successions, …)

  • Timbeau (2012),

  • Allègre, Plane et Timbeau (2012),

  • Allègre Timbeau (2014),

  • Madec, Timbeau (2018),

  • Allègre (2020)

Les marchés immobiliers

La bulle immobilière après
l’inflation et la hausse des taux

Les marchés immobiliers

Inégalités et patrimoine

les transactions

Figure 1

Taux et crédit

Prix de l’immobilier - nominaux

Figure 2

les prix de l’immobilier - réel

Figure 3

Patrimoine des ménages 1979-2023

Figure 4

Un ajustement mais amorti par l’inflation

  • La hausse des taux, la perte de pouvoir d’achat, l’incertitude géopolitique, le confinement et le désamour de Paris ont gelé le marché immobilier : chute des transactions, baisse des prix,

  • presque 1/2 année de revenu perdue globalement par les ménages – sans doute concentrée à Paris et à Lyon (projet en cours)

  • Les prix se sont ajustés (y compris relativement), les prix réels (ou en pouvoir d’achat) se sont encore plus ajustés. La baisse des prix réels à Paris (25% par rapport au pic) compense la hausse de la mensualité (taux de 1 à 3.5% font une mensualité augmentée de 14% sur 10 ans, 27% sur 20 ans).

  • Mais, parce que les prix ont augmenté, les acheteurs empruntant bénéficient d’une dépréciation de leur dette (de 14%) qui compense partiellement (en fonction du capital restant dû) la perte réelle sur les prix.

Note

\(i\) le taux d’intérêt, \(d\) la durée, la mensualité est proportionnelle à \[ \frac{i}{1-1/(1+i)^d} \]

Une bulle qui peine à éclater ?

  • Le choc très particulier que nous avons connu n’a pas été aussi brutal qu’attendu

  • Les anticipations sont par ailleurs victimes d’une illusion nominale et les vendeurs attendent la baisse des taux (en cours) et la reprise du crédit (en cours)

  • Taxer les plus values réelles est une affaire un peu défraîchie : les plus values de 1998 à 2007 sont diffusées en partie (à évaluer), celles de 2015 à 2021 sont effacées.

Inégalités et patrimoine

La bulle immobilière après
l’inflation et la hausse des taux

Les marchés immobiliers

Inégalités et patrimoine

Distribution du patrimoine et son évolution

Evolutions en termes réels

Total brut Immobilier

moyen
2021, k€

évolutions réelles annuelles

moyen
2021, k€

évolutions réelles annuelles
2021-18 2021-15 2021-18 2021-15
< 1er décile 1,9 0.5% −2.1% 0,0
Entre les 1er et 2e déciles 8,3 3.5% −0.2% 0,0 −48.2% −27.8%
Entre les 2e et 3e déciles 21,5 2.5% −1.4% 0,6 −1.9% −4.0%
Entre les 3e et 4e déciles 64,3 1.7% −0.4% 19,9 −0.9% −3.7%
Entre les 4e et 5e déciles 142,1 1.3% 0.4% 95,5 −0.6% 0.1%
Entre les 5e et 6e déciles 211,5 1.9% 0.9% 160,1 1.4% 0.6%
Entre les 6e et 7e déciles 285,9 2.7% 1.3% 216,1 2.3% 1.1%
Entre les 7e et 8e déciles 383,3 3.2% 1.8% 281,3 3.2% 1.7%
Entre les 8e et 9e déciles 559,8 3.9% 1.9% 387,9 3.4% 1.9%
> 9e décile 1 487,7 12.6% 5.7% 798,9 7.7% 3.1%

Source : INSEE, Enquêtes Histoire de vie et Patrimoine.
Champ : France hors Mayotte, ménages vivant en logement ordinaire.

La dynamique des inégalités


  • L’accès au crédit et la hausse de prix (relativement au revenu, à la tunnel de Friggit) barre l’accès aux premiers déciles de revenu (Madec Timbeau 2018)

  • Les plus values sont concentrées à Paris et à Lyon (et quelques autres grandes villes), les gains en plus value sont inégalement répartis

  • Ce qui peut redonner du sens à la taxation des plus values réelles si la variance spatiale est élevée.