Distribution des arbres à Paris et la petite couronne

Les arbres jouent un rôle essentiel dans notre environnement urbain, offrant bien plus que de simples éléments décoratifs. En plus de fournir de l’ombre et de la fraîcheur lors des chaudes journées d’été, les arbres jouent un rôle crucial dans la lutte contre la pollution atmosphérique, la réduction des îlots de chaleur urbains et la préservation de la biodiversité. Leur présence dans la ville est donc d’une importance capitale pour assurer un environnement urbain durable et résilient. Cependant, notre analyse met en lumière des disparités dans leur répartition. La plupart des arbres se trouvent dans les jardins et les cimetières, suivis des zones scolaires, périphériques et sportives. En revanche, les zones dédiées aux enfants présentent un manque d’arbres, tandis que les zones culturelles sont relativement dépourvues.

Nous observons également que la présence d’arbres est beaucoup plus rare dans les quartiers centraux de Paris et beaucoup plus abondante dans les quartiers proches de la périphérie ou dans les lieux à forte fréquentation comme les sites touristiques, les jardins, les avenues emblematiques, entre autres. Par exemple, le Parc des Buttes Chaumont dans le 19ème arrondissement est le site qui compte le plus grand nombre d’arbres (2 394), suivi du Parc André Citroën (2104), le jardin du Champs de Mars (1841), le Parc Suzanne Lenglen (1526) et le Bois de Vincennes (1330); par ordre décroissant. Cette constatation souligne la nécessité d’une réévaluation de la répartition des arbres pour assurer une distribution équitable de leurs bienfaits à travers la ville.

Hauteur et circonférence des arbres

La plupart des arbres localisés à Paris, atteignent une hauteur de 5 à 8 mètres et une circonférence de 80 à 90 centimètres. Il existe une corrélation positive forte entre la hauteur et la circonférence des arbres. Généralement, plus un arbre est haut, plus sa circonférence sera grande, et vice versa. Cette relation est logique du point de vue biologique, car les arbres ont tendance à croître en hauteur et en largeur simultanément au fil du temps. Cependant, il est à noter qu’il y a certains points atypiques dans les données, ce qui signifie qu’il existe des arbres dont la circonférence peut ne pas correspondre exactement à ce à quoi on pourrait s’attendre en fonction de leur hauteur. Ces valeurs atypiques pourraient être dues à des facteurs tels que des espèces d’arbres spécifiques, des conditions de croissance particulières ou des erreurs de mesure.

Mais si on regarde la relation entre ces deux variables en raison de leur localisation, la corrélation change-t-elle ?

Nous avons également observé une corrélation positive faible à forte à 6 emplacements de cet échantillon. La seule exception est dans la zone culturelle où les valeurs sont dispersées donc il n’y a pas de corrélation. Ce résultat doit être dû au fait que l’échantillon dans ce secteur n’est pas suffisamment grand.

La hauteur

La hauteur moyenne des arbres par localisation va de 4.94 à 11.3 mètres. Les arbres sont plus grands dans les secteurs culturels mais il faut prendre en compte que dans ce secteur, il y a seulement 10 arbres dans cette base de données. Ce chiffre peut affecter la moyenne.

Les secteurs qui contiennent la plus grande quantité d’arbres, le Jardin et le Cimetière, ont en moyenne 5.84 et 4.94 mètres de hauteur. Cependant, les arbres localisés dans le secteur périphérique et sportif ont une moyenne plus élevée de 8.69 et 9.44 mètres, respectivement. Si on regarde la médiane, les arbres les plus bas (moins de 1 mètre) sont localisés au cimetière, les jardins ont des arbres avec une médiane de 5 mètres de hauteur, les secteurs culturels, de la petite enfance et scolarisés ont une médiane de 8 m, et les arbres les plus haut sont dans la zone périphérique et sportive avec une médiane de 10 mètres.

La circonférence

La circonférence moyenne des arbres varie considérablement, allant de 51,7 cm à 128 cm. Il est notable que les arbres ont une circonférence plus grande dans les secteurs culturels, bien que ce résultat doive être interprété avec prudence étant donné le faible nombre d’arbres dans ce secteur (seulement 10 arbres), ce qui peut fausser la moyenne.

Les zones avec la plus grande quantité d’arbres, à savoir les jardins et les cimetières, affichent des circonférences moyennes de 84,2 cm et 51,7 cm respectivement. Par ailleurs, les arbres situés dans les secteurs scolaires et sportifs présentent des circonférences moyennes élevées, atteignant 87,0 cm et 96,3 cm respectivement. En revanche, les zones périphériques et dédiées à la petite enfance ont des arbres avec des circonférences moyennes légèrement inférieures, autour de 78,9 cm et 79,4 cm.

Espèces d’arbres préférées

Il y a 608 espèces uniques d’arbres à Paris mais les plus couramment plantées sont, entre autres, Aesculus hippocastanum, Acer pseudoplatanus, Platanus x hispanica et Acer platanoides. Elles partagent plusieurs caractéristiques communes qui les distinguent dans le paysage urbain. Originaires d’Europe, ces espèces se sont répandues dans différentes parties du monde, s’adaptant facilement à divers environnements climatiques. Avec des hauteurs pouvant atteindre des proportions impressionnantes, ces arbres offrent un attrait esthétique remarquable, en particulier pendant les saisons de changement de feuilles. Leur feuillage caduc apporte un dynamisme visuel aux paysages urbains et ruraux. Outre leur beauté, ces espèces ont des applications pratiques, qu’il s’agisse de fournir de l’ombre et des abris à la faune urbaine ou d’être utilisées dans l’industrie du bois et dans des projets d’aménagement paysager.

Localisation par espèce

Certaines zones présentent une plus grande diversité d’espèces que d’autres. Par exemple, les jardins affichent des comptes relativement élevés pour toutes les espèces mentionnées, suggérant une plus grande diversité d’arbres dans cet environnement par rapport à d’autres zones urbaines.

Dans les cimetières, Aesculus hippocastanum est l’espèce la plus fréquente, tandis qu’en milieu culturel, aucune des espèces mentionnées n’est courante, à l’exception de trois spécimens de Platanus x hispanica. Ces observations indiquent des préférences spécifiques d’espèces selon les types de zones urbaines. On peut regarder cette distribution dans la carte suivante:

Il faut signaler que les espèces présentant les hauteurs les plus élevées et les circonférences les plus grandes sont Aesculus hippocastanum et Platanus x hispanica, suivies par Acer pseudoplatanus et Acer platanoides.

Cette caractéristique démontre leur robustesse et leur capacité à bien se développer dans les environnements urbains. En tant que composantes importantes de la verdure urbaine de Paris, ces espèces contribuent efficacement à fournir de l’ombre, de la fraîcheur et de l’habitat pour la faune urbaine, tout en ajoutant une dimension esthétique à la ville.

Conclusion

En conclusion, l’analyse de la distribution des arbres à Paris et dans la petite couronne met en évidence leur importance cruciale dans notre environnement urbain.

En examinant de plus près les caractéristiques des arbres, nous constatons que la hauteur et la circonférence sont étroitement liées, avec des espèces telles que Aesculus hippocastanum et Platanus x hispanica affichant les valeurs les plus élevées dans ces deux mesures. De plus, la diversité des espèces d’arbres observée dans différents types de zones urbaines souligne l’importance de tenir compte des préférences spécifiques d’espèces lors de la planification de la végétation urbaine.

En somme, pour assurer un environnement urbain durable et résilient, il est crucial de réévaluer la répartition des arbres à Paris, en veillant à ce que chaque quartier puisse bénéficier équitablement des nombreux avantages qu’ils apportent.